Le secrétaire d’État américain Antony Blinken est à Ottawa aujourd’hui, notamment pour convaincre le Canada de mener une force d’intervention internationale dans la perle des Antilles
Les Américains souhaitent une implication substantielle du Canada en Haïti et lui demandent de prendre un rôle de leadership dans une possible force d’intervention internationale pour stabiliser le pays.
C’est une des nombreuses questions qui seront abordées jeudi à Ottawa, alors que la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly reçoit son homologue américain Antony Blinken.
Plusieurs pays pourraient mener cette mission, en tête de liste le Canada, a indiqué Brian Nichols, le secrétaire d’État adjoint américain dans un breffage technique mercredi.
« Le Canada est un partenaire incroyablement compétent dans cette région du globe, tant au niveau policier que militaire. »
— Une citation de Brian Nichols, le secrétaire d’État adjoint des États-Unis
L’ONU débat de l’envoi d’une force internationale pour stabiliser Haïti et pour aider la population à se défaire de l’emprise des gangs criminels.
Ces gangs bloquent le terminal portuaire de Varreux, à Port-au-Prince, depuis septembre et contrôlent l’accès aux denrées essentielles comme l’eau, la nourriture et le pétrole. Une situation cauchemardesque, selon le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres
Les États-Unis font pression pour qu’une force internationale de stabilisation soit prête début novembre, a dit Brian Nichols, et le Canada est dans la course pour mener cette force, malgré la réticence apparente du gouvernement Trudeau.
Le pays qui dirigerait cette mission de l’ONU n’a pas encore été choisi, a précisé Brian Nichols, et d’autres pays que le Canada pourraient le faire. Mais il a ajouté que l’expertise canadienne dans la région fait de lui le partenaire le plus plausible pour un déploiement rapide dans un contexte d’urgence.
L’aide internationale, pas une pensée magique
Le Canada a déjà envoyé de l’équipement spécialisé, dont des véhicules blindés, pour aider la police locale haïtienne à combattre ces gangs. Mais pour le moment, Ottawa semble réticent à envoyer des militaires ou des policiers en sol haïtien.
L’objectif premier du gouvernement canadien est de trouver une façon de faire parvenir de l’aide aux Haïtiens qui manquent d’eau, de nourriture et de pétrole.
On peut aider au niveau humanitaire et pour les besoins primaires des citoyens, a indiqué une source gouvernementale canadienne.
Mais pour régler les problèmes entre les gangs de rue et le gouvernement haïtien, la solution doit venir de l’intérieur, a poursuivi cette source. L’aide internationale ne peut pas devenir une pensée magique.
Le Canada estime contribuer à faire pression sur les gangs de rue. Les sanctions économiques imposées par l’intermédiaire de l’ONU aident à faire pression sur ceux en Occident qui financent ces gangs, a-t-on indiqué au gouvernement. L’envoi de matériel militaire contribue à rétablir un rapport de force entre le gouvernement et les gangs criminels.
Le Canada n’exclut pas d’avoir recours aux négociateurs aguerris de l’équipe d’Affaires mondiales Canada afin d’aider à dénouer l’impasse. L’envoi d’entraîneurs, notamment de la GRC, pour former les forces de police locale est également sur la table, parmi d’autres solutions envisagées.
Outre Mélanie Joly, le secrétaire d’État Antony Blinken doit rencontrer le premier ministre Justin Trudeau en fin d’après-midi jeudi. Ils discuteront non seulement d’Haïti, mais aussi de la Chine, de la guerre en Ukraine et de la menace russe en Arctique.
Antony Blinken doit également visiter Montréal
Leave a Reply